Côté climat, le Bregenzerwald en a vu d'autres. C'est la culture des champs et non pas le lait ou le fromage qui ont marqué notre région - jusqu'au "petit âge glaciaire"….
À l'origine, dans la partie arrière du Bregenzerwald aussi, on cultivait les champs. Après sa colonisation aux XIIIe et XIVe siècles, les paysans y trouvèrent les meilleures conditions pour faire pousser les céréales, le lin et même le tabac ! Sur les hauteurs aussi, comme Damüls ou Fontanella, on retrouve aujourd'hui des traces de culture des champs qui datent de la toute première colonisation.
Mais ce que l'on appelle le "petit âge glaciaire" fitconsidérablement tomber la moyenne des températures, les conditions extérieures changèrent radicalement et la culture des champs devint impossible. Les fermiers optèrent alors pour la production de lait. Les champs se transformèrent en prairies, herbe et foin pour nourir les vaches. Il restait pourtant un problème à résoudre : que faire en hiver, où trouver le fourrage pour le bétail lorsque tout est recouvert d'une épaisse couche de neige ?
La solution : "l'exploitation en trois étapes" - l'exploitation des alpages. Fin mai, les animaux quittaient la vallée et partaient pour les "hameaux d'alpage", en montagne mais à moyenne altitude, là où on trouve - bien plus tôt que dans la vallée - de l'herbe à profusion pour nourrir le bétail.
Les troupeaux y restaient deux à trois semaines, avant de monter encore plus haut dans la montagne. Sur les hauteurs aussi, la neige avait fondu et les prairies d'alpage regorgaient d'une herbe fabuleuse. Les vaches, mais aussi le jeune bétail y paissaient tant qu'il y avait de l'herbe, étaient traitres sous les jours et le lait était transformé en fromage d'alpage. Ainsi, il se conservait parfaitement et le tansport sous forme de fromage était bien plus simple à réaliser.
Fin août, on ramenait les troupeaux au hameau de refuges d'alpage où entre-temps - 70 jours environ - l'herbe avait repoussé et attendait les animaux.
Le 14 septembre, jour de la Sainte-Croix, les vaches redescendaient au village où une grande fête était organisée pour l'événement.
Les fermiers avaient la possibilité de faucher leurs prairies de fin mai à début septembre, de faire sécher l'herbe pour en faire du foin et d'engranger ce fourrage pour l'hiver. Ils produisaient ainsi leur propre fourrage pour leurs animaux ce qui était absolument vital sur le plan économique.